Friday, November 18, 2011

Le 10 Octobre, et après?

Le 10 Octobre 2011, le monde a célébré la Journée mondiale de la Santé Mentale, dont le thème était “Investir davantage dans la prise en charge de troubles psychique”. En Côte d’Ivoire, cette journée à été célébrée à Abidjan et à Yamoussoukro. Différents messages ont été transmis à travers les discours prononcés par les distingués autorités, représentants des différents ONG et Institutions œuvrant dans la santé mentale, aussi que les agents de santé. En plus, les médias ont bénéficié de l’occasion pour informer le public de cette journée et de la prise en charge des personnes souffrantes de troubles mentaux. Mais cette journée n’a-t-elle pas été une journée de plus pour nos populations, d’où l’interrogation : le 10 octobre, et après?

C’est une question principale que chacun de nous devrait se poser. Un défi nous a été lancé et c’est à nous maintenant d’agir. Bien que la santé mentale soit l’un des volets négligés et oubliés par la majorité des personnes, nous devrions faire la différence et montrer que ce que nous avons célébré n’est pas resté seulement une simple commémoration, mais un pressant appel à agir.

Aujourd’hui, de nombreux parents qui accompagnent leurs malades dans les hôpitaux et les centres de santé pour la prise en charge des malades mentaux continuent à utiliser le langage offensant et indigne qui dégrade la dignité de nos frères et sœurs souffrants des troubles psychiques. Comme nous l’indiquions le 10 octobre dernier, ce langage doit cesser une fois pour toute.

En plus, la majorité de personnes continue à croire que la prise en charge des malades mentaux reste une affaire des hôpitaux psychiatriques ou des agents de santé mentale. Ceci c’est une croyance erronée qui doit changer. C’est très déplorable quand un parent hospitalise un membre de sa famille et qu’il ne se présente à l’hôpital qu’au dernier jour de sa sortie. Dans plusieurs cas, les parents ne se présentent même pas pour récupérer leurs malades stabilisés. On donne toujours des raisons pour ne pas venir à l’hôpital (je n’ai pas de temps, je suis loin, je n’ai pas d’argent…). Ceci c’est un signe que la prise en charge ne réussira pas. Les parents doivent comprendre que la maladie mentale n’est pas une affaire de l’hôpital ou du malade ; par ailleurs, c’est une affaire de toute la communauté. On ne traite pas seulement le malade, un individu, mais, toute la famille, toute la communauté. C’est déjà un échec quand la famille n’a pas participé au processus thérapeutique pendant l’hospitalisation. Les visites doivent être fréquentes et régulières. Également, les parents doivent répondre sans délai aux appels de l’hôpital quand il s’agit d’effectuer une sortie ou de faire un entretien.

Finalement, le problème financier devient à chaque fois, un sujet de discussion et de désagrément entre les parents et l’hôpital. Ceci est un problème qui restera un défi et il nous faudra trouver des solutions qui avantagent les deux côtés. Les parents doivent sentir leurs responsabilités quant à la prise en charge financière de leurs malades. La maladie mentale nécessite une prise en charge à long terme et, l’hôpital seul ne peut pas assurer cette prise en charge sans la participation active des parents. Si on travaille ensemble, main dans la main, nous changerons beaucoup et chaque année que où nous allions célébrer la journée mondiale de la santé mentale, nous nous rendrons compte que ça ne reste pas uniquement une fête, mais, une réalité. Ensemble, œuvrons pour la réinsertion des malades mentaux.

Jean-Clément ISHIMWE


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