Tuesday, November 23, 2010

Rehabilitation at MSP (1ere Partie)

Qu’est-ce que la réhabilitation ?

Une définition générale de réhabilitation serait d’ « aider les personnes atteintes d’incapacité psychiatrique grave et de longue durée à améliorer leur fonctionnement et leur satisfaction au sein des environnements de leur choix et cela, en bénéficiant d’une intervention professionnelle aussi réduite que possible ». Traitement médical et réhabilitation sont deux aspects du soin psychiatrique qui se complètent mutuellement. Mais, tandis que le but de l’approche médicale est surtout d’obtenir la guérison (c'est-à-dire la réduction des symptômes), le but de la réhabilitation est plutôt d’atteindre un rétablissement (c'est-à-dire dépasser les conséquences dramatiques de la maladie et recommencer à vivre une vie satisfaisante, utile et emplie d’espoir).

En partant des souhaits, des objectifs de la personne atteinte d’incapacité, un bilan personnel sera réalisé afin de décrire les habiletés et soutiens qui lui seront nécessaires par rapport à ses occupations professionnelles, son logement, ses contacts sociaux, ses loisirs, etc. L’accompagnateur et la personne apte à réhabiliter travailleront ensuite ensemble afin de remédier au fur et à mesure le manque d’habiletés d’adaptation professionnelle, d’habiletés sociales ou d’habiletés nécessaires dans les activités de la vie quotidienne. Dans la définition générale de réhabilitation est mentionné « aider à améliorer le fonctionnement ». Il est difficile de prédire de manière exacte le résultat d’une tentative de réhabilitation – résultat qui dépend d’ailleurs d’un grand nombre de facteurs (voir plus bas). Certains spécialistes disent même que parfois, le plus grand bénéfice pour l’individu est la préservation du niveau de fonctionnement actuel.

De nombreuses études confirment que même le fonctionnement en milieu hospitalier ne permet point de prédire la probabilité d’une réhabilitation réussie. Les objectifs déterminés doivent être réalistes, compte tenu du contexte social et économique et de la façon dont l’individu vivait avant la maladie. Par ailleurs, l’accent est mis non sur les défauts mais sur les capacités présentes de l’individu. La difficulté de prédire les résultats et l’attitude optimiste qui marquent la philosophie de réhabilitation nécessitent de temps à autre la prise de risques thérapeutiques : on ne conclut pas qu’une personne est incapable de mener telle ou telle activité à bonne fin avant de l’avoir vraiment essayée.

De nombreux facteurs déterminent la réussite de la réinsertion des patients psychiatriques. Tout d’abord, il y a la déficience suite à la maladie même : un comportement irresponsable, bizarre ou agressif, l’absence de conscience de son état malade, hallucinations, idées délirantes, la dépression, etc. Règle générale pour les troubles psychotiques : plus le temps entre l’apparition des premiers symptômes et un traitement médical s’écoule, plus il sera difficile de faire disparaître complètement les symptômes.

Deuxièmement, il y a les conséquences indirectes de la maladie, qui rendent le malade davantage vulnérable qu’une autre personne dans la société :

- la personne rétablie peut rechuter à cause d’un environnement mal adapté, d’un entourage mal informé ou parce que la personne elle-même ignore comment gérer sa santé,
- suite aux périodes de maladie ainsi qu’au manque d’habiletés, le soutien social peut disparaître, les chances de trouver un emploi ou de garder son domicile peuvent diminuer, etc.
- la maladie grave ou de longue durée peut avoir empêché le développement normal de certaines habiletés. Il se peut que certaines habiletés se sont perdues. Bien que la maladie ne rend pas impossible l’apprentissage de nouvelles habiletés, elle complique souvent le processus, surtout quand il s’agit de transférer des habiletés nouvellement acquises d’un contexte à l’autre (p.ex. de l’hôpital vers un lieu de travail).

Finalement, le dernier facteur se situe au niveau de la société : pour qu’une réhabilitation soit réussie, l’individu doit également avoir l’opportunité d’accomplir une activité ou un rôle normale au sein de la communauté. Des attitudes négatives vis-à-vis les malades mentaux posent une entrave sérieuse à la réintégration, ainsi que la pauvreté et le manque d’un budget minimal pour accompagner les malades.

Ne manquer pas la 2e partie...

Jean-Clement, RN, BSN

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