Friday, March 9, 2012

MON ANTERIEURE ATTITUDE

Enfant, je voyais des malades mentaux errer dans les rues de nos cités (très sales, délirant et mangeant n’importe quoi). N’ayant eu aucune idée de la maladie mentale, je ne pouvais en aucun cas imaginer ce qui pouvait les y conduire. Quand je voyais un malade mental, je me mettais à crier ‘’Le fou’’ ou à lui lancer indifféremment de quoi manger. Ce dernier pouvait aussi m’égayer car je lui commandais comme un roi ce que je voudrais: une danse, un chant ou des rires aux éclats, et lui s’exécutait à cœur joie.

Vous constatez là une idée de ce qu’était mon amour pour tout malade mental que je rencontrais dans les rues. Témoignais-je là d’une compassion, d’un amour vrai? Horrible compassion, horrible amour dirais-je aujourd’hui ! J’étais sans doute gouverné par mon ignorance. Cette attitude que je nomme d’antérieure, je l’observe malheureusement encore aujourd’hui chez un grand nombre de personnes. Pis, j’en dénombre des adultes. Cette attitude se présenterait de-ce-fait comme un mal collectif. Est-ce là la preuve d’une inimitié voilée ou le fruit d’une ignorance indifférenciée conduisant même au non respect de la dignité de la personne humaine?

Aujourd’hui, ayant découvert les hôpitaux psychiatriques et toutes leurs prouesses, je suis écœuré de voir qu’il existe encore : des ‘‘malades mentaux de la rue’’. Ils sont sans abris, livrés à eux-mêmes et exposés à tant de risques…

Je voudrais à présent faire un rêve. Ah ! Si les parents de ces malades pouvaient les récupérer des rues et les conduire tous dans les rares Centres Psychiatriques existant en Côte d’Ivoire…

Ainsi aurait-on dans notre chère Pays des rues sans malades mentaux. Ne serait-ce pas génial d’atteindre ce noble objectif qui serrait de passer de l’opération ‘’Yamoussoukro sans malade mental dans les rues’’ à celle de ‘‘Côte d’Ivoire sans malade mental dans les rues’’ ?

Ah ! Si les ONG, liées à la sante mentale, pouvaient, à partir de leur Cœur Sensible, apporter Lumière et Vie dans l’existence pénible des malades mentaux abandonnés, livrés à eux-mêmes et croupissant sous le poids des tempêtes sociopolitiques de notre Terre Ivoire. Ah ! Si l’Etat pouvait se pencher davantage sur le cas de la Santé Mentale, particulièrement sur celui des malades mentaux ayant les rues pour familles, domiciles etc. et subissant parfois toute sorte d’atrocités. Oui, pour terminer, je voudrais, par mon insignifiante voix, inviter nos autorités politico-administratives à un plus grand engagement en faveur de ces derniers.

Daar.

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