Wednesday, April 18, 2012

LA REHABILITATION PSYCHOSOCIALE (1ere partie)

La tradition des soins psychiatriques se veut la réinsertion sociale de la personne souffrante de la maladie mentale comme fin poursuivie de son action. Devant l’insuffisance que révèlent la méthodologie appliquée et le progrès réalisé dans le secteur depuis quelques décennies avec le développement de la réhabilitation psychosociale comme une nouvelle approche thérapeutique, nous sommes tentés de nous demander aujourd’hui en ces termes : réinsertion sociale ou réhabilitation psychosociale ? Quel est le véritable enjeu de la question ?

Par définition, le verbe réinsérer signifie introduire de nouveau quelque chose dans un endroit, ou un lieu. Si l’action est faite pour la première fois l’on emploie le verbe insérer. Insérer une image dans un texte à titre d’illustration par exemple. En science sociale l’on emploie le concept réinsertion pour exprimer l’action d’insérer de nouveau quelqu’un dans un groupe social. C’est ainsi que l’on parle de la réinsertion sociale. Cela présuppose que la personne faisait partie de ce groupe social avant d’être dissocié pour des raisons quelques. De façon générale, la réinsertion mise sur la dimension économique du retour à la vie sociale. C’est dans cette optique qu’Arveiller J-P et Bonnet (1994) la conçoivent comme un ensemble des méthodes individuelles et institutionnelles, dont le but serait de faciliter l’ancrage, ou le retour dans le monde professionnel, de personnes connaissant des difficultés, du fait de leur statut, d’une restructuration de problèmes liés à leur personne[1]. De cette définition, nous pouvons déduire que la méthode utilisée pour réussir une réinsertion sociale est basée sur le travail.

Car, depuis toujours le travail est le seul moyen qui permet à l’homme de se détacher de ses préoccupations personnelles pour épouser celles du milieu et s’y intégrer pleinement. Il constitue le vecteur de l’intégration et de l’épanouissement. Or force est de comprendre que cette méthode présente des insuffisances en ce sens qu’elle tend à réduire l’identité de l’homme et elle voit l’homme sous un seul angle or l’adaptation au milieu social doit considérer l’homme de façon holistique en mettant un accent particulier sur des facteurs psychologiques, des facteurs sociaux, liés à la nécessaire réciprocité entre individu et groupe d’appartenance. Tel est le défi que la réhabilitation psychosociale compte à relever.

(Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI, f.c.)


[1] Arveiller J-P et Bonnet cités par Michel GBAGBO, dans Réintégration sociale des personnes ayant souffert de maladie mentale à AbidjanT1, éd. NEI-CEDA, Abidjan 2009, pg. 109

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