Monday, November 28, 2011

Atelier de formation en psychiatrie

Du 15 novembre au 17 novembre quelques membres du staff ont participé dans l'atelier de formation continue organisée par le "Programme National de la Santé Mentale" de Côte d'Ivoire. Cette formation était reservée au "Infimier(e)s et sage femmes spécialisé(e)s en psychiatrie.


Au niveau de notre hôpital, nos 3 infirmiers spécialisés en psychiatrie étaient présents.

L'Hôpital psychiatrique St Vincent de Paul était parmi l'équipe d'organisateurs et était représentée par le Fr Félicien Ngendahimana, le Directeur de l'Hôpital.

Avant la fin de la formation, les participants ont fait une visite guidée à l'Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul afin de découvrir les différents services qui y sont offerts.

Depuis le 10 octobre, avec la célébration de la journée mondiale de la santé mentale, l'HP-SVP a accueilli un grand nombre de parents qui accompagnent leurs malades pour la prise en charge. Ceci est la suite des messages de sensibilisation qui ont été donnés à cette occasion qui visaient à informer le public de l'existence des structures qui offrent les soins dans la santé mentale.

En plus de 25 malades qui ont été recueillis dans les rues de Yamoussoukro, plus de 100 consultations ont été fait au cours de mois passé (novembre) pour les malades accompagnés par leurs parents.

Les malades qui ont été recueillis dans les rues sont dans le processus d'être réinserés dans leurs familles respectives après avoir suivi un programme thérapeutique à l'Hôpital. Jusqu'à maintenant, 5 malades ont déjà retrouvé leurs familles. Parmi eux, 3 ont regagné leurs familles et ils continuent à suivre le traîtement post-cure. Pour le reste des malades, l'Hôpital n'a pas encore localisé leurs familles; les enquêtes sociales continuent pour pouvoir les insérer dans leurs familles.

Enfin de pouvoir donner les soins appropriés et professionnels à nos malades, les agents de santé auront toujours besoin de renouveller leurs connaissances dans les différents domaines de la santé. La formation continue est nécessaire et obligatoire pour tout agent de santé. Et ceci est valable aux agents qui oeuvrent dans la santé mentale. La santé mentale semblait être le domaine oublié voire négligé au niveau national. Nous remerçions le PNSM qui a eu l'initiative de lancer un atelier de ce genre et nous espérons bien que ça ne sera pas la toute dernière que nous aurons à voir.

L'Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul veut rester un modèle dans la prise en charge des malades mentaux. Nous voulons que nos soins soient professionnels et que tous nos résidents se sentent satisfait de nos services. Nous voulons toujours oeuvrer dans la charité tout en invitant les familles de redoubler leur responsabilités dans la prise en charge de leur malades.

Tous, oeuvrons pour la réinsertion des malades mentaux.

Jean-Clément Ishimwe

Friday, November 18, 2011

Le 10 Octobre, et après?

Le 10 Octobre 2011, le monde a célébré la Journée mondiale de la Santé Mentale, dont le thème était “Investir davantage dans la prise en charge de troubles psychique”. En Côte d’Ivoire, cette journée à été célébrée à Abidjan et à Yamoussoukro. Différents messages ont été transmis à travers les discours prononcés par les distingués autorités, représentants des différents ONG et Institutions œuvrant dans la santé mentale, aussi que les agents de santé. En plus, les médias ont bénéficié de l’occasion pour informer le public de cette journée et de la prise en charge des personnes souffrantes de troubles mentaux. Mais cette journée n’a-t-elle pas été une journée de plus pour nos populations, d’où l’interrogation : le 10 octobre, et après?

C’est une question principale que chacun de nous devrait se poser. Un défi nous a été lancé et c’est à nous maintenant d’agir. Bien que la santé mentale soit l’un des volets négligés et oubliés par la majorité des personnes, nous devrions faire la différence et montrer que ce que nous avons célébré n’est pas resté seulement une simple commémoration, mais un pressant appel à agir.

Aujourd’hui, de nombreux parents qui accompagnent leurs malades dans les hôpitaux et les centres de santé pour la prise en charge des malades mentaux continuent à utiliser le langage offensant et indigne qui dégrade la dignité de nos frères et sœurs souffrants des troubles psychiques. Comme nous l’indiquions le 10 octobre dernier, ce langage doit cesser une fois pour toute.

En plus, la majorité de personnes continue à croire que la prise en charge des malades mentaux reste une affaire des hôpitaux psychiatriques ou des agents de santé mentale. Ceci c’est une croyance erronée qui doit changer. C’est très déplorable quand un parent hospitalise un membre de sa famille et qu’il ne se présente à l’hôpital qu’au dernier jour de sa sortie. Dans plusieurs cas, les parents ne se présentent même pas pour récupérer leurs malades stabilisés. On donne toujours des raisons pour ne pas venir à l’hôpital (je n’ai pas de temps, je suis loin, je n’ai pas d’argent…). Ceci c’est un signe que la prise en charge ne réussira pas. Les parents doivent comprendre que la maladie mentale n’est pas une affaire de l’hôpital ou du malade ; par ailleurs, c’est une affaire de toute la communauté. On ne traite pas seulement le malade, un individu, mais, toute la famille, toute la communauté. C’est déjà un échec quand la famille n’a pas participé au processus thérapeutique pendant l’hospitalisation. Les visites doivent être fréquentes et régulières. Également, les parents doivent répondre sans délai aux appels de l’hôpital quand il s’agit d’effectuer une sortie ou de faire un entretien.

Finalement, le problème financier devient à chaque fois, un sujet de discussion et de désagrément entre les parents et l’hôpital. Ceci est un problème qui restera un défi et il nous faudra trouver des solutions qui avantagent les deux côtés. Les parents doivent sentir leurs responsabilités quant à la prise en charge financière de leurs malades. La maladie mentale nécessite une prise en charge à long terme et, l’hôpital seul ne peut pas assurer cette prise en charge sans la participation active des parents. Si on travaille ensemble, main dans la main, nous changerons beaucoup et chaque année que où nous allions célébrer la journée mondiale de la santé mentale, nous nous rendrons compte que ça ne reste pas uniquement une fête, mais, une réalité. Ensemble, œuvrons pour la réinsertion des malades mentaux.

Jean-Clément ISHIMWE