Thursday, October 27, 2011

Jamais on nous appelera encore des "fous"...

Beaucoup de personnes ne se rendent pas compte des expressions utilisées. Les adjectifs et les nominations tels que « le fou », « le handicapé », « le sourd-muet », « l’aveugle », « le retardé mental » et beaucoup d’autres rendent indignes les personnes qu’on les attribue. Le respect de la personne humaine ne se montre pas seulement dans la manière dont on le traite, mais aussi dans notre approche envers ces personnes. La maladie ou le défaut dans la constitution du corps ne diminue rien de la dignité d’une personne. Quand on se réfère d’une personne par sa maladie ou son manque dans certaines facultés que ça soit physique ou mentale, on manque un respect envers cette personne. Il n’y a que des personnes souffrantes de telle maladie.

Tout le monde a une grande responsable de veiller à ce que le public soit informé et sensibilisé de ce respect. Ainsi, on n’écoutera jamais les personnes qui se référent de notre hôpital comme un centre qui soignent les fous, mais plutôt, comme un centre qui soignent les « personnes » atteintes des troubles mentaux ou les personnes souffrantes de la maladie mentale. Ceci doit commencer par nous. J’invite chacun et chacune de nous à faire un serment de ne plus jamais utiliser les appellations telles que « fou », « handicapé », « sourd-muet », « aveugle », « retardé mental » etc. pour se référer de la personne malade. On n’appellera jamais un individu « le handicapé », mais la personne vivant avec le handicap.

Tout changement commence par moi.

Fr Jean-Clément ISHIMWE

Thursday, October 20, 2011

Sensibilisation du public: les enjeux des camps de prière

L’homme devant des situations qui le dépassent, n’a pas d’autres options que de tourner vers une intervention divine. Mais il oublie aussi que cette intervention est quotidienne et de façon ordinaire. C’est ce qui se passe devant nos yeux dans le secteur de la maladie mentale.

En effet, dans l’anthropologie culturelle africaine, la maladie mentale est toujours liée à un phénomène surnaturel dont seule l’intervention divine peut opérer la guérison. Une telle mentalité amène beaucoup des parents à ne pas faire confiance aux traitements scientifiques de la maladie mentale ; ils préfèrent conduire les patients dans des camps de prière qu’au lieu de suivre la chimiothérapie. Quels sont les enjeux de cette pratique qui se fait avec acuité dans notre société ?


Notre article n’est pas émanation de notre manque de foi en des miracles, car comme religieux, nous croyons fermement à la guérison miraculeuse. Cependant, nous voudrons attirer l’attention de la société sur le danger qui la guette à travers cette pratique si celle-ci n’est pas bien réfléchie au départ.


Primo, 80% des rechutes enregistrés cette année sont dus à cela d’où raison de nous interroger. Sachant qu’une rechute répétée conduit à la chronicisation de la maladie, et la victime est exposée au handicap mental.


Secundo, d’après le témoignage des malades victimes de cette pratique, ils subissent un traitement inhumain : ils sont enchaînés, on leur impose le jeûne comme condition sine qua non de la réalisation du miracle. Une telle attitude constitue une pure atteinte à la dignité de la personne humaine or Dieu est le premier à défendre et à préserver cette dignité.


D’ailleurs nous trouvons paradoxal de savoir que les malades sont enchaînés dans des camps de prière au non de leur délivrance hors par endroit dans la Bible Dieu déclare que le jeûne qui plaît à lui c’est faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches… et celui qui fait ainsi sa lumière jaillira comme l’aurore et ses forces reviendront rapidement. (Is. 58, 6-8).


Quel miracle cherchons nous si Dieu a délégué son pouvoir de guérison à des hommes nos frères en raison de son amour ? C’est pour cela que l’homme par son intelligence fait incessamment des découvertes dans le domaine médical pour venir au bout des maladies qui déciment la race humaine quelque soit sa complexité.


Rappelons que Jésus avait qualifié de génération mauvaise et adultère les juifs qui lui demandèrent des signes extraordinaires avant de croire alors que tous les signes leur avaient été donnés de façon ordinaire. (Mat.12, 38-39).


En définitive, il est temps que nous croyons en l’homme, car croire en l’homme c’est rendre tangible le plus grand amour de Dieu qui veut sauver l’homme en passant par l’homme.


Au sujet de relation entre la médecine fruit du savoir faire humain et le spirituel, l’auteur du livre de Siracide a apporté une lumière formidable en recommandant énergiquement aux patients de respecter les consignes données par leur soignant et que leur prière aura pour effet la guérison à travers les traitements administrés par le médecin traitant ; car, selon lui Dieu passe par eux pour les guérir. En effet, pour lui, les soignants sont des instruments entre les mains de Dieu pour délivrer les malades. Par ailleurs il exhortait les soignants à développer une intimité avec Dieu, pour que leur service prenne effectivement les marques divines (Sir. 38,1-15).

Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI, f.c.

Réhabilitation : processus de la redéfinition de soi

Parmi les caractéristiques de la maladie mentale, il faut noter la perte de l’estime de soi et la détérioration de l’image de soi.

L’homme tout au long de son existence, s’active laborieusement à la formation de sa personnalité. Ce qui fait qu’il soit un être totalement unique et indépendant. On parle de la définition de soi. Cette définition se fait par un effort personnel et le soutien des autres par le biais de l’éducation.

Il s’avère important pour nous d’indiquer sous quel angle nous avons pris le concept soi. Alors le concept s’est pris sous l’optique de la psychologie sociale selon laquelle le soi est considéré comme un ensemble d’information sur un individu, auquel cet individu peut avoir accès ainsi que les mécanismes intra personnels et interpersonnels qui gèrent cette information du point de vue cognitif, émotionnel, comportemental et social.


Bref le soi nous renvoi à l’inconscient alors que le moi renvoi à la conscience. Une bonne santé psychique ou mentale suppose un équilibre entre ceux deux réalités (nous voulons dire le soi et le moi) sans que l’une ne soit hiérarchisée par rapport à l’autre. Le contraire entraine un trouble psychique manifestant dans la production des comportements inadaptés et parfois dangereux pour l’individu ou son entourage. A cet effet, redéfinir son soi signifie chercher à développer sa totalité, l’individuation. Cela peut être possible par un effort personnel et avec le soutien des autres. C’est ce soutien que le service de réhabilitation compte offrir pour permettre au malade stabilisé de se réadapter à son environnement socio culturel et économique. Ainsi s’étant redéfini, il peut se restructurer et retrouver le chemin de son développent psychologique.

C’est une entreprise laborieuse qui demande l’apport de toute la communauté (famille, autorité administrative locale et nationale,…). A ce titre, le service de réhabilitation plaide pour un travail en synergie pour parier ce défi de la maladie mentale auquel tout le monde sans distinction est exposé.

Fr. Stanislas Maximilien NDIGUISSI, f.c

Saturday, October 15, 2011

Nous ne sômmes pas des "fous"!

Le 10 octobre 2011 était la Journée Mondiale de la Santé Mentale. A cette occasion, l'Hôpital Psychiatrique St Vincent de Paul a organisée des activités pour célébrer cette journée. Le personnel de l'Hôpital attendent les autorités et les invitent à l'occasion de la Journé Mondiale de la Santé Mentale.

Dr Diomandé Hamadou, psychiatre, donnant la conférence à l'occasion de la Journée.

Fr Stanislas, responsable du service de réhabilitation exposant le contenu du programme de réhabilitation aux invités.


Avant de clôturer les cérémonies, les invités ont effectué une visite guidé de l'hôpital. Pendant la visite, les invités ont découvert différents services de soins au sein de l'hôpital.

Les invités dans la salle des infirmiers.

Le Directeur de l'hôpital, Fr Félicien Ngendahimana s'adressant aux invités pandant la cérémonie. Dans son discours, il a rappellé tout le monde que la santé mentale est une préocupation de tout le monde, pas seulement les malades. Par conséquent, tout le monde devrait veiller à ce que les personnes atteintes de troubles psychiques puissent être prises en charge.

L'une des banderoles qui étaient installées dans différentes places de la ville de Yamoussoukro à l'occasion de la journée mondiale de la santé mentale.

Le Directeur de l'Hôpital devant les medias présents pendant les cérémonies dont la RTI et ONUCI FM

Photos pour l'occasion

Fr Jean-Clément Ishimwe