Thursday, December 22, 2011

Regard d'un stagiaire

J’ai débuté mon stage d’apostolat à l’Hôpital Psychiatrique Saint Vincent de Paul, le lundi 26 septembre 2011. Ce Centre hospitalier est tenu par les Frères de la Charité (Congrégation fondée à Gand-Belgique, en 1806 par le Père Pierre Joseph TRIEST). Nous avons des malades externes (ex-pensionnaires de l’hôpital ou des personnes dont le cas ne nécessitent pas d’hospitalisation; ils ne viennent que pour leur rendez-vous) et des internes (parmi lesquels on compte de nombreux malades pris dans les rues).


Avant de commencer ce stage, j’avais quelques appréhensions (personnes agressives, non communicatives...) que j’ai heureusement vite abandonnées dès mes premiers contacts avec ces personnes vivant avec un handicap psychique. Certains parmi eux m’ont beaucoup mis en confiance. Il suffit de les approcher sans hypocrisie, de partager avec amour leur quotidien dans un regard tourné vers le Père de toute espérance. Ces malades deviennent des amis. J’apprends chaque jour à être proche d’eux, à être (sans forcer) le parent ou l’ami absent. C’est naturellement une joie qui m’anime quand j’apprends la sortie d’un malade, mais je récents en même temps la douleur de la séparation.

Je suis présent les matins à leur petit déjeuné. Ne viennent au réfectoire que les malades qui se stabilisent. J’aide à distribuer aux pensionnaires les médicaments prescrits. Je suis, il faut le souligner, en lien avec toute une équipe.

Nous apportons repas et médicaments à ceux qui restent dans les salles d’urgence ou les isoloirs. Tout juste après, nous faisons le nettoyage des chambres, des toilettes ou de la cours de l’hôpital, les lundis, mercredis et vendredis; la lessive suivie de la pastorale des malades les mardis (avec la messe à 11h). Je suis généralement à l’accueil, en réhabilitation ou en ergothérapie de 10h à 12H ; ainsi que les après midi de 14H30 à 16h, sauf les lundis et jeudis (réservés au sport).

A l’accueil, nous recevons les malades qui viennent soit à leur rendez-vous soit pour la première fois. En réhabilitation et en ergothérapie, nous faisons diverses activités. Le tout est sanctionné par des projets individuels qui sont montés pour les malades qui ne sont pas en mesure de reexercer leurs anciennes fonctions. L’hôpital le fait en lien avec leurs parents.

Je suis heureux du travail qui se fait ici. On redonne la joie de vivre aux petites gens, aux laissés pour compte (je pense surtout aux malades qui sont pris dans les rues et soignés généreusement par les frères de la charité). Ces frères nous démontrent que la prise en charge effective des personnes vivant avec un handicap psychique porte de bons fruits. Or on constate malheureusement que ces personnes sont dans la plupart du temps abandonnées par leurs parents ; traitées de folles ; l’on n’espère plus rien d’elles ; et même quand elles sont soignées l’on rend impossible leur réinsertion par des attitudes hostiles à leur endroit. Je me rappelle la petite B. D. qui me disait : « Tu vois, je suis admise en 6e. L’Etat a choisi 100 points et moi, j’ai eue 125 points ; je suis intelligente mais les gens passent leur temps à me traiter de folle. On n’a même pas confiance en moi ; ça ce n’est pas gentil du tout ».

Moi, je vis une belle expérience dans cet hôpital psychiatrique. Ma prière quotidienne pour les malades, les pauvres est davantage éprouvée et renforcée. J’apprends encore plus à aimer et à servir gratuitement. Cet amour que j’acquiers quotidiennement auprès des malades du Centre saint Vincent de Paul, je l’offre au Christ « merveille de tendresse et d’amour » « qui a vécu avec nous si humainement et si divinement » pour qu’emplis de sa Bonté, il me donne d’œuvrer pour la gloire de son Nom.

Frère Armel Daly

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